Opinion : graves erreurs de la RTBF au JT de 19h30, le 17 février

Vous avez regardé le JT de la RTBF d’hier soir ? Grave erreur de déontologie commise par la chaîne de service public à 19h30. Sur la Syrie, François de Brigode annonce la couleur du reportage à 8min 40s, portant sur un massacre de 90 personnes à Alep, en partie commis par des Belges : « Nous avons choisi de vous montrer les images avec une certaine distance, mais elles restent choquantes. » Bon appétit ? Pas vraiment. Des corps brûlés déterrés en gros plan et des têtes décapitées, alignées et suspendues…

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Peut-être consciente du malaise, la chaîne a répété 3x que les images étaient « très choquantes » dans l’édition du 12 Minutes à 22h30. Trop tard. Doit-t-on tout montrer pour rendre compte de la réalité de terrain ? Dans ce cas, c’est clairement malsain, abusif et non-nécessaire. On se posera également la question du respect des victimes d’actes barbares et terroristes.

Autre erreur, l’objectivité. La conclusion était tout aussi ahurissante et grotesque : ces groupes terroristes ayant massacré des civils et des soldats de l’armée syrienne nationale… auraient été volontairement, intentionnellement « libérés » de prison par Bachar al-Assad. Motif ? Garder le pouvoir. Des propos complètement grotesques et invérifiables, alors que ces terroristes sont l’ennemi n°1 de l’armée nationale syrienne, ce serait schizophrénique après 3 ans de guerre. Il y a donc un double problème qui se pose ici : de déontologie (images choquantes inutiles) et de véracité, de manière intentionnelle en interviewant un chercheur orienté, seul à clamer une thèse sortie de nulle part.

On appréciera également la transition assez maladroite (sans doute irréfléchie), des massacres au slogan du Vlaams Belang (extrême-droite flamande) : « Illégal ?  Va en prison ou rentre chez toi ! ». Ce sujet enchaîne ensuite sur l’anniversaire des 50 ans d’accords sur l’immigration marocaine et turque en Belgique. A boire et à manger pour les esprits simplistes.

Mais le plus inquiétant reste les auteurs de ces actes insoutenables, de jeunes Belges partis dans un pays étranger pour y semer un terrorisme de masse au nom d’une idéologie totalitaire d’un autre temps. On n’ose imaginer un retour au pays pour ces cas désespérés. Seul point « positif », peut-être pas réjouissant mais de facto nécessaire, c’est bien sur l’armée nationale syrienne qu’il faudra compter pour liquider physiquement ces terroristes made in Belgium.

L’édito : dédiabolisation tardive

Un peu moins de trois ans. C’est la durée qu’il aura fallu aux gouvernements occidentaux pour enfin concéder une légitimité, certes moindre, au président syrien Bachar al-Assad. Une véritable marche arrière depuis le début de la crise, en mars 2011. D’une seule et même voix, les chancelleries ont informé l’opposition que son départ n’était plus la priorité. La reconnaissance tardive du régime laïc syrien, il faut le rappeler, serait soudainement devenue une « priorité ». La veille, l’ex-directeur de la CIA, Michael Hayden, annonçait déjà la couleur : « la victoire d’Assad, c’est la meilleure solution, le moindre mal. » Mais ce virage n’intervient-il pas un peu trop tard ? Là où les russes ont fait preuve de réalisme politique, en dénonçant dès le début la majorité islamiste se dégageant de la « rébellion », nous nous sommes évertués à répéter sans relâche que « Assad doit partir », sans réfléchir aux conséquences que cela aurait sur la Syrie et la région. On se souvient encore du ton grave et menaçant du président Hollande : « Nous sommes prêts à punir le responsable du gazage infâme », en référence à l’utilisation supposée d’armes chimiques dans le conflit. Aujourd’hui, l’entente inavouée semble revenue. Selon l’AFP, « des ambassadeurs et des membres des services de renseignements européens ont repris contact discrètement avec des responsables syriens. » Rejoignant cette approche, il n’est pas à exclure que les médias occidentaux admettent, in fine, la présence de « groupes terroristes armés » en Syrie, rejoignant ici le vocable utilisé par la Russie. Une opposition morcelée, radicalisée, discréditée dans l’opinion publique occidentale, ne peut mener un pays qu’au chaos généralisé, à la « somalisation ». Fragmentée, elle l’a d’ailleurs toujours été, « L’armée syrienne libre » n’étant qu’un écran de fumée cachant la forêt islamiste active en Syrie. Après la guerre ouverte contre la Syrie, la guerre froide ? C’est ce que laisse présager ce repositionnement américano-européen sur la crise syrienne. L’exercice d’équilibriste s’annonce vertigineux, lorsqu’on prend acte des buts clairement énoncés par la Turquie ou l’Arabie Saoudite à propos du gouvernement du président Assad, ces derniers voulant purement et simplement l’éliminer. Le récent rapprochement Occident-Iran ne serait que le début de ce repositionnement. Il n’est donc pas exclu que le président syrien puisse se représenter en 2014 pour un nouveau mandat. Les cartes rebattues, les jeux diplomatiques sont ouverts.Image

« Horizon 2020 » : Des millions de l’UE pour Israël, un accord scientifique discret

Méfiance. Depuis quelques jours, Israël est à nouveau au centre de tous les regards. Crise du nucléaire iranien et menaces militaires contre ce pays, retour de Avigdor Lieberman (extrême-droite) au gouvernement Netanyahu, processus de négociations avec les Palestiniens en péril, etc. Cela provoque nécessairement une certaine méfiance du grand public mais aussi des diplomaties occidentales. Il était grand temps de redorer le blason de l’allié extra-européen.

Réconfort. Tout cela est plutôt subtil : 2 « fausses bonnes nouvelles » de la part d’Israël, à savoir la suspension (in-extremis) de la construction 20.000 nouveaux logements dans les colonies illégales. Mais aussi la garantie de non-transfert d’argent de l’Union Européenne à ces mêmes colonies illégales. Il n’en fallait pas plus pour faire deux articles distincts dans la presse nationale : Le Vif, La Libre, etc. Bien entendu, cette nouvelle est reprise mot-pour-mot sur l’un ou l’autre site, étant donné qu’elle a été rédigée par l’Agence France Presse.

Ce que le titre ne mentionne pas, c’est cette décision bien plus lourde de conséquences puisqu’elle concerne directement les pays européens. En effet, toujours selon l’AFP :

Le programme Horizon 2020 devrait permettre aux compagnies high-tech et aux instituts de recherche israéliens de bénéficier de centaines de millions d’euros d’aide européenne, souligne le quotidien, qui précise qu’Israël est le seul pays non-européen autorisé à participer à part entière au programme.

Admettons que le comportement de l’Etat d’Israël ait été sans faille, de quel droit pourrait-il bénéficier d’un fond européen ? Israël se trouve bien en Asie. Lorsque l’on sait que cet Etat bafoue le droit international et se moque de l’ONU depuis plus de cinquante ans, l’UE devrait se poser quelques questions de morale et d’éthique. On ne voit pas comment elle pourrait jouer le rôle d’arbitre en subventionnant à ce point Israël. Une fois encore, l’exception faite par l’UE saute aux yeux. Le traitement de faveur accordé à l’Etat d’Israël ne fait que nous rappeler son statut de privilégié. L’Union Européenne affiche désormais, et à la vue de tous, sa néo-colonie économico-politique injustifiable du Moyen-Orient.

Le programme scientifique de l'UE avec Israël

Le programme scientifique de l’UE avec Israël

Déclaration de guerre du président des États-Unis d’Amérique, George W. Obama

Mes chers compatriotes,

Je m’adresse à vous, ce soir, en tant que Prix Nobel de la Paix incontestable et incontesté. La responsabilité morale de notre pays, les États-Unis d’Amérique, a toujours été le fer de lance de nos guerres impérialistes. Afin de vous préparer à cette prochaine escapade au Moyen-Orient, mes collaborateurs et moi-même avons préparés toute une série de dispositifs afin de vous convaincre, de force s’il le faut. Nous avons réussi à fabriquer des preuves d’armes chimiques utilisées par le gouvernement syrien. A notre grand étonnement, vous êtes une fois de plus tombé dans le panneau. On a bien fêté ça, n’en doutez pas un seul instant. Nous avons même été jusqu’à la comparaison grotesque « Assad = Hitler » sans que personne ne lève le petit doigt. En cas de force majeur, nous avancerons des preuves tangibles de l’existence de camps de concentrations en Syrie, avec du gaz et tout ça, comme à l’époque.

Nos ennemis buveurs de vodka ont bien essayé de montrer des clichés satellites impliquant nos hommes, les « rebelles syriens », mais leur voix fut noyée sous un océan de propagande savamment orchestrée par nos médias. Quant à cette idiote de Carla Del Ponte, présidente des Droits de l’homme à l’ONU, croyez-moi, elle ne fera plus parler d’elle, notre ami Ban Ki-Moon l’a d’ores et déjà congédiée.

Oui, nous devons désormais agir. Agir contre le boucher de Damas, en le punissant. Il est tout à fait ignoble d’ignorer ce massacre, des Syriens méchants ont tué des Syriens gentils, et ça, nous ne pouvons l’accepter. C’est pourquoi nous allons lancer une campagne de bombardements sur les Syriens méchants afin de leur faire comprendre de ne plus tuer des Syriens gentils. Vous comprenez ma logique ? Moi non plus.

Quoi qu’il en soit, nous avons déjà décidé de détruire la Syrie et son gouvernement depuis une décennie, rien ne pourra arrêter notre plan. Parce que notre fidèle allié créé de toute pièce, Israël, voit son existence menacée par la Syrie. Ce pays est un allié indéfectible de l’Iran, le prochain pays sur la liste, mais je ne vous en dis pas plus pour l’instant… Et qui dit Iran dit… nazi ! Là encore, notre argument de « bombe atomique » larguée sur Israël a permis de faire de l’Iran une cible facile. C’est aussi simple que ça. Il faut donc annihiler la plus grande armée du Moyen-Orient capable de porter atteinte à Israël. Nous devons faire face au summum de l’inhumanité, cet acte impardonnable, le soutien de Bachar Al-Assad au peuple palestinien. Il nous paraît évident qu’un nationalisme arabe fort, respectant l’ensemble des communautés ethnico-religieuses ne peut perdurer plus longuement dans une région que nous souhaitons vouer au chaos durablement. Sauf Israël, dois-je le rappeler ?

Nous tenons à remercier chaleureusement, au nom du peuple américain, les pétromonarchies du Qatar et de l’Arabie Saoudite, le plus bel exemple de démocratie de la région, après Israël. Nous ferons route à vos côtés, main dans la main, vers le califat islamique moyenâgeux souhaité en Syrie. En l’échange de quelques puits de pétrole et de gaz, faut pas déconner.

Grâce à cette opération « limitée » et par la force de nos frappes « chirurgicales », nous vous assurons qu’il n’y aura pas d’équivalent avec notre précédente guerre en Libye. Ou du moins, nous ferons en sorte de ne pas couvrir les dégâts causés aux « victimes collatérales », pour être exact. Le chiffre avancé de 10.000 morts me paraît tout à fait raisonnable, nous l’avons dit, nous n’attaquons pas la Syrie, nous ripostons, nous punissons de manière juste et proportionnelle.

Je vous dis à demain, mon hommage à Martin Luther King sera diffusé sur toutes les ondes afin de m’encenser une fois de plus. Nous y sommes enfin arrivés, l’égalité entre l’homme Noir et l’homme Blanc, la guerre pour la paix n’a pas de couleur.

Le président des États-Unis d’Amérique,

                            George W. OBAMA

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Syrie/Egypte/Tunisie : révolution 2.0 contre l’islamisme politique

On a beaucoup parlé des « révolutions arabes » qui découleraient inévitablement sur un « hiver islamistes ». Cela fut vrai, du moins pour une période déterminée. L’Egypte, 80 millions d’habitants, a décidé de virer son nouveau dictateur islamiste, Mohammed Morsi, issu de la confrérie/secte des « Frères Musulmans ». Ni une ni deux, manu militari, l’armée s’est immédiatement rangée du côté du peuple (celui qui n’est pas aveuglé par l’extrémisme religieux). Le général Al-Sissi a prit les commandes du pays et compte bien en finir avec ceux qui veulent imposer leur doctrine religieuse dans toute la région, en commençant par l’Egypte, pays arabe le plus peuplé du monde.

Le général Khalil Al-Sissi.

Le général Khalil Al-Sissi.

En y regardant de plus près, on est frappé par la similitude de la situation égyptienne avec la guerre qui se déroule en Syrie. Si il y a bien eu un élan révolutionnaire contre le pouvoir syrien, les slogans humanistes et pacifistes n’auront durés qu’une très courte période, rapidement occultés par la masse islamiste présente en Syrie. Les Frères Musulmans ont déjà fait fasse au pouvoir syrien en 1982, lorsque le père de Bachar, Hafez Al-Assad a liquidé l’ensemble de ses membres dans la ville de Hama. En l’espace de 4 semaines, l’insurrection islamiste fut écrasée et la Syrie pu conserver son caractère multiconfessionnel laïque. C’est le même scénario qui se rejoue aujourd’hui, sauf que ces mêmes islamistes sont aidés à coup de millions par des pays obscurantistes comme l’Arabie Saoudite et le Qatar, mais aussi par les Etats-Unis qui souhaite purement et simplement dégager Assad pour des raisons politiques, stratégiques. Sans oublier les mercenaires étrangers (français, belges, britanniques, etc) sur le sol syrien. Par ailleurs, le terme « terroriste » est désormais utilisé par Al-Sissi, comme Assad, pour désigner la partie la plus violente des Frères Musulmans.

En Tunisie, 2 opposants laïques, unitaires et de gauche ont été assassinés à quelques mois d’intervalles. Le peuple tunisien est en train de comprendre, comme en Syrie et en Egypte, l’ampleur du pouvoir des islamistes sur leur pays. Si ils ont bel et bien voté démocratiquement pour ces personnes, le vent est en train de tourner étant donné l’ampleur de la répression contre les opposants politiques ne souhaitant pas la main-mise de la religion sur leur pays. Plusieurs manifestations sont en cours et il y a déjà eu 3 morts. Il ne reste plus qu’à espérer une issue à l’égyptienne, où l’armée destituerait l’actuel président tunisien. Affaire à suivre.

Il est intéressant de voir la réaction des Etats-Unis face à se revirement de situation, il est on ne peut plus clair : Obama n’a pas reconnu le nouveau pouvoir égyptien et réclame la « libération immédiate » de Morsi. Il faut savoir que l’islamiste a été formé aux Etats-Unis et que son adhésion aux Frères Musulmans s’est faite en Californie.

En Egypte, la partie instruite de la population, intellectuelle et progressiste, soutient l’armée. En Syrie, la population subit une guerre depuis plus de deux et le président Assad reste toujours aussi populaire, voir plus qu’auparavant, étant donné la barbarie du camp adverse. La démocratie ne semble pas être pour tout de suite dans les pays de la région, cette notion ne peut pas s’exporter comme nous le pensions lors des guerres d’Irak et d’Afghanistan. Il faut dès lors se poser la question de ce qui est préférable pour le peuple, un régime plus ou moins autoritaire laïque qui ne laisse pas la place aux extrémismes religieux de tout bord, ou un régime de facto autoritaire puisque régit par la religion ? La question ne se pose pas…

Témoignage de Nada : qui se cache derrière Memri TV ?

Comment ne pas être au courant, c’est sans doute l’enfant le plus médiatisé de la semaine après le bébé royal. Pourtant, son sort paraît nettement moins joyeux que celui du nouveau né britannique. Mais tout de même, de sérieux doutes pèsent sur l’authenticité de cette vidéo. Aurions-nous affaire à une nouvelle opération de propagande du type « couveuses au Koweit »( 1) ?

Et si c’était faux ? Il faut tout d’abord s’intéresser à la source cette vidéo. La chaîne MEMRI TV est le bras médiatique de l’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient, créée en février 1998 par Yigal Carmon, ancien officier des services de renseignements Israéliens. Par le passé il a déjà été accusé de désinformation massive par plusieurs organismes sérieux ainsi que par un ancien agent de la CIA( 2)

Plusieurs médias sérieux, dont la RTBF, ont confirmés ce soir cette hypothèse : « Memri TV est une organisation créée pour promouvoir les idées réformistes dans le monde musulman. Basée à Washington, cette organisation est donc idéologiquement orientée. Son président, Oliver Buck Revell, est un ancien dirigeant du contre-terrorisme au sein du FBI, renseigne le site de l’organisation. Dès lors, la vidéo peut avoir été utilisée à des fins de propagande.( 3) »

Plusieurs questions aux conséquences énormes se posent alors : fait-on correctement son job de journaliste en publiant une vidéo sensationnaliste trouvée sur YouTube sans prêter attention à la source ? Est-il normal qu’un journal comme La Meuse, jouant sur la proximité régionale, se permette une telle mise en avant afin de créer la polémique débouchant sur l’incompréhension, voir la haine ?

Un détail troublant qui vient étayer les soupçons d’authenticité évoqués ci-dessus, les nombreuses coupures lors de l’enregistrement vidéo, ainsi que le calme et la sérénité de la fillette racontant son histoire, déjà regardée 7 millions de fois.

Et si c’était vrai ? Eh bien ça ne changerait rien à la tournure que prend cette « Affaire Nada ». Si la vidéo est vraie, il est intéressant de se poser la question « pourquoi » ? Plusieurs hypothèses, tout d’abord l’anthropologique. De nombreuses sociétés ont leurs codes, coutumes et sensibilités différentes de la nôtre. Ici, il est question de certaines familles dans certaines régions du Yémen, pas d’une majorité. C’est comme les pygmées au Cameroun, les Camerounais sont-ils tous des pygmées avec les mêmes rituels ? Les anthropologues étudient ces sociétés qui peuvent nous paraître « barbares » à première vue. Soit on l’accepte tout en regrettant le sort horrible des enfants mariés dès l’enfance, tout en espérant une évolution de la société en question, soit on reste dans son petit monde étriqué (et bien entendu parfait à nos yeux), haïssant tout ce qui est plus ou moins lointain, plus ou moins différent de nous. Il ne faut pas non plus oublier que le Yémen est un pays très pauvre, le geste incompréhensible des parents peut s’expliquer d’un point de vue économique, cela ne rend pas pour autant le mariage d’enfants plus joyeux. Et tant qu’on y est, au vu des commentaires simplistes écrits sur les forums de La Libre, La DH, La Meuse, il est bon de rappeler que les mariages forcés impliquant des enfants sont répandus sur l’ensemble des continents du globe et que, bien entendu, cela n’a rien à voir avec la religion, en l’occurrence l’islam. Il est toutefois vrai de dire que les religions occultent ce genre de pratiques, les auteurs usent du système religieux en se cachant derrière lui pour ne pas se sentir coupable.

Si c’est vrai, oui, il faut condamner l’usage de telles pratiques invivables pour les enfants et essayer d’aider ces personnes sur le terrain (ONG, plan d’aide financière). Si c’est faux, oui, il faut condamner les médias qui relayent de fausses informations sans vérifier leurs sources, sans oublier de dénoncer ce genre de supercheries (comme par le biais de cet article).

Alors, vraie ou fausse cette vidéo ?

Note :

(1)L’affaire des couveuses au Koweït désigne le scandale du faux témoignage fait le 10 octobre 1990, lors de l’invasion du Koweït par les forces armées irakiennes de Saddam Hussein, qui alléguait d’atrocités commises contre des nouveau-nés koweïtiens. Le témoignage s’avèrera être mensonger et avoir servi à favoriser l’entrée en guerre des occidentaux.(retour au texte1)

(2)http://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_de_recherche_des_m%C3%A9dias_du_Moyen-Orient(retour au texte2)

(3)http://www.rtbf.be/info/societe/detail_a-onze-ans-elle-echappe-au-mariage-force-deux-fois-et-temoigne-sur-youtube?id=8054154(retour au texte3)

Liège – Cinéma : Incident à l’avant-première du film « L’Attentat » de Z. Doueiri

Bref résumé de l’incident

Le réalisateur d’origine libanaise, Ziad Doueiri, présentait ce vendredi soir en avant-première son dernier long-métrage à Liège au cinéma Le Parc, géré par l’asbl Les Grignoux.
Un débat était prévu à la suite de la projection, avec la présence de la députée européenne Véronique De Keyser (PS). Cependant, le réalisateur n’a pas souhaité donner la parole à son public interloqué par sAvant-première de l'Attentat au cinéma Le Parc (Liège)a vision partiale du conflit israélo-palestinien, aujourd’hui vieux de 65 ans. Imbu de sa personne, systématiquement en train de se justifier sur « les raisons » de ce film tourné en Israël, et surtout offensif dès la première question du public. Le ton est vite monté entre le réalisateur vociférant contre un spectateur choqué par le film. Une minute après, un groupe d’une dizaine de personnes se sont introduites dans la salle de cinéma en criant « Doueiri collabo ! » (collabo avec l’occupant israélien sioniste). Doueiri, ni une ni deux, avait déjà enfilé sa veste pour tenter de sortir par la porte arrière de la salle, accompagné de l’équipe des Grignoux. Nous avons eu droit à un pitoyable spectacle d’un réalisateur ayant perdu tout sens de l’éthique et de l’intégrité. Il vient aujourd’hui crier contre ceux qui boycottent son film, à savoir pas moins de 22 pays. Il y a des raisons très claires concernant ce boycott cinématographique et cette censure sensée. Explications, et compte-rendu de cette projection mouvementée.

Résumé du film (officiel)

Dans un restaurant de Tel-Aviv, une femme fait exploser une bombe qu’elle dissimule sous sa robe de grossesse. Toute la journée, le docteur Amine, israélien d’origine arabe, opère les nombreuses victime de l’attentat. Au milieu de la nuit, on le rappelle d’urgence à l’hôpital pour lui annoncer que la kamikaze est sa propre femme. Refusant de croire à cette accusation, Amine part en Palestine pour tenter de comprendre.

Le film et son boycott interne puis international

Le film devait à la base20510049.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx être produit et financé par les Américains, Z. Doueiri ayant vécu 18 ans dans ce pays avant de revenir s’installer en France. Le projet a été annulé, les Américains ne voulant pas montrer le côté trop « humain » de la souffrance palestinienne (bien que, nous le verrons, le film est complètement pro-israélien, passons…). C’est donc un groupe français qui permis sa réalisation, et surtout, le Qatar… En effet, ce petit pays pétrolier a financé à 80% ce long-métrage, nous dit-il. Après avoir vu le film, la délégation officielle du Qatar pour la promotion du cinéma a purement et simplement demandé un retrait de son nom au générique. Le boycott au sein même de l’équipe du film ne s’arrête pas là. La responsable de la diffusion du long-métrage pour tout le monde Arabe (22 pays) a décidé de se désolidariser et de ne pas le vendre dans ces pays. Preuve supplémentaire que quelque chose choque profondément le public avide de cinéma vérité… Enfin, il faut savoir que L’Attentat est une adaptation du roman de Yasmina Kadhra, et devinez quoi ? L’écrivain n’a pas apprécié le film et a refusé d’en faire la promotion. Mais pour quelles raisons, au juste ? Sont-ils tous de vilains antisémites primaires ne pouvant pas voir un réalisateur libanais tourner en Israël ? Pas vraiment, cette réduction simpliste serait bien trop maladroite.

Le parti pris flagrant du réalisateur ou la haine de soi

Le Liban, pays d’origine du réalisateur, a été le premier pays a interdire le film. Étonnant me direz-vous, le pays était réputé comme l’un des plus libertaire de la région. Ceci est du à un problème légal : une loi interdit toute promotion de l’Etat d’Israël, ainsi que toute collaboration avec des israéliens. De fait, ayant tourné en Israël avec des acteurs israéliens, dont une israélienne jouant le rôle d’une femme kamikaze palestienne (du très bon goût, vous en conviendrez), le film a été à juste titre interdit. Mais le plus gros problème de ce film est son problème morale, éthique. On a du mal à croire que ce film a été réalisé par une personne ayant vécu 3 guerres sanglantes sous des bombes israéliennes. Comment peut-on déformer à ce point la réalité ? La fin du film a été modifiée par rapport au livre : exit le massacre de palestiniens par l’armée israélienne dans la ville de Jénine, place à la révélation de la vidéo du passage à l’acte de la femme kamikaze. A aucun moment la souffrance des palestiniens ne sera montrée à l’écran, à aucun moment le spectateur ne pourra ressentir de la compassion pour « l’autre partie » et s’identifier aux personnages.

Mais le plus choquant pour le public présent ce soir aura été la haine de soi de Ziad Doueiri. Je cite : « l’ignorance à gagné, j’ai honte d’être libanais » ou encore « ces crétins qui boycott Israël et mon film ». Sans oublier le « j’ai changé de point de vue et j’en ai eu marre de la lutte du peuple palestinien contre l’agresseur sioniste et toutes ces histoires qui me hantaient depuis tout petit. » Bref, en plus d’être défaitiste, Doueiri ne parvient pas à se rappeler du passé, de son passé, de sa propre histoire et de son pays.

Morale du film

« Méfions-nous des pZiad-Doueiri_referencealestiniens, toujours et partout. » C’est en gros le message véhiculé par le réalisateur. La kamikaze est une femme ayant la trentaine, séduisante, chrétienne, la compagne idéale pourrions-nous dire. Le mari, un brillant chirurgien palestinien vivant en parfaite harmonie à Tel-Aviv avec ses collègues Juifs. Le film, sans aucune nuance, nous explique bien ceci : musulmans, chrétiens, athés, modérés ou extrémistes, vous êtes une menace permanente pour Israël. D’ailleurs, pas besoin d’être un psychopathe pour perpétrer un attentat sanglant, « on tombe dedans et cela peut arriver à n’importe qui » (citation du film). Le mot de la fin revient (évidemment) à la collègue israélienne du médecin palestinien : « Si tu es ici avec un toit et un travail, c’est grâce à nous car nous t’avons accueilli et nous t’avons accepté. » On ne peut être plus clair sur le propos du cinéaste.

Ziad Doueiri s’est complètement fourvoyé dans ce long-métrage bourré de clichés sur les « méchants terroristes palestiniens » et les « pauvres victimes israéliennes ». Un cinéma bien-pensant qui plaira sans doute à un large public, le même regardant France 2 et TF1 lors des conflits entre la Palestine et Israël. Le niveau intellectuel est ici réduit à néant, l’argent du Qatar et d’Israël ayant sans doute aidé ce réalisateur sans scrupule.