Déclaration de guerre du président des États-Unis d’Amérique, George W. Obama

Mes chers compatriotes,

Je m’adresse à vous, ce soir, en tant que Prix Nobel de la Paix incontestable et incontesté. La responsabilité morale de notre pays, les États-Unis d’Amérique, a toujours été le fer de lance de nos guerres impérialistes. Afin de vous préparer à cette prochaine escapade au Moyen-Orient, mes collaborateurs et moi-même avons préparés toute une série de dispositifs afin de vous convaincre, de force s’il le faut. Nous avons réussi à fabriquer des preuves d’armes chimiques utilisées par le gouvernement syrien. A notre grand étonnement, vous êtes une fois de plus tombé dans le panneau. On a bien fêté ça, n’en doutez pas un seul instant. Nous avons même été jusqu’à la comparaison grotesque « Assad = Hitler » sans que personne ne lève le petit doigt. En cas de force majeur, nous avancerons des preuves tangibles de l’existence de camps de concentrations en Syrie, avec du gaz et tout ça, comme à l’époque.

Nos ennemis buveurs de vodka ont bien essayé de montrer des clichés satellites impliquant nos hommes, les « rebelles syriens », mais leur voix fut noyée sous un océan de propagande savamment orchestrée par nos médias. Quant à cette idiote de Carla Del Ponte, présidente des Droits de l’homme à l’ONU, croyez-moi, elle ne fera plus parler d’elle, notre ami Ban Ki-Moon l’a d’ores et déjà congédiée.

Oui, nous devons désormais agir. Agir contre le boucher de Damas, en le punissant. Il est tout à fait ignoble d’ignorer ce massacre, des Syriens méchants ont tué des Syriens gentils, et ça, nous ne pouvons l’accepter. C’est pourquoi nous allons lancer une campagne de bombardements sur les Syriens méchants afin de leur faire comprendre de ne plus tuer des Syriens gentils. Vous comprenez ma logique ? Moi non plus.

Quoi qu’il en soit, nous avons déjà décidé de détruire la Syrie et son gouvernement depuis une décennie, rien ne pourra arrêter notre plan. Parce que notre fidèle allié créé de toute pièce, Israël, voit son existence menacée par la Syrie. Ce pays est un allié indéfectible de l’Iran, le prochain pays sur la liste, mais je ne vous en dis pas plus pour l’instant… Et qui dit Iran dit… nazi ! Là encore, notre argument de « bombe atomique » larguée sur Israël a permis de faire de l’Iran une cible facile. C’est aussi simple que ça. Il faut donc annihiler la plus grande armée du Moyen-Orient capable de porter atteinte à Israël. Nous devons faire face au summum de l’inhumanité, cet acte impardonnable, le soutien de Bachar Al-Assad au peuple palestinien. Il nous paraît évident qu’un nationalisme arabe fort, respectant l’ensemble des communautés ethnico-religieuses ne peut perdurer plus longuement dans une région que nous souhaitons vouer au chaos durablement. Sauf Israël, dois-je le rappeler ?

Nous tenons à remercier chaleureusement, au nom du peuple américain, les pétromonarchies du Qatar et de l’Arabie Saoudite, le plus bel exemple de démocratie de la région, après Israël. Nous ferons route à vos côtés, main dans la main, vers le califat islamique moyenâgeux souhaité en Syrie. En l’échange de quelques puits de pétrole et de gaz, faut pas déconner.

Grâce à cette opération « limitée » et par la force de nos frappes « chirurgicales », nous vous assurons qu’il n’y aura pas d’équivalent avec notre précédente guerre en Libye. Ou du moins, nous ferons en sorte de ne pas couvrir les dégâts causés aux « victimes collatérales », pour être exact. Le chiffre avancé de 10.000 morts me paraît tout à fait raisonnable, nous l’avons dit, nous n’attaquons pas la Syrie, nous ripostons, nous punissons de manière juste et proportionnelle.

Je vous dis à demain, mon hommage à Martin Luther King sera diffusé sur toutes les ondes afin de m’encenser une fois de plus. Nous y sommes enfin arrivés, l’égalité entre l’homme Noir et l’homme Blanc, la guerre pour la paix n’a pas de couleur.

Le président des États-Unis d’Amérique,

                            George W. OBAMA

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