Opinion : graves erreurs de la RTBF au JT de 19h30, le 17 février

Vous avez regardé le JT de la RTBF d’hier soir ? Grave erreur de déontologie commise par la chaîne de service public à 19h30. Sur la Syrie, François de Brigode annonce la couleur du reportage à 8min 40s, portant sur un massacre de 90 personnes à Alep, en partie commis par des Belges : « Nous avons choisi de vous montrer les images avec une certaine distance, mais elles restent choquantes. » Bon appétit ? Pas vraiment. Des corps brûlés déterrés en gros plan et des têtes décapitées, alignées et suspendues…

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Peut-être consciente du malaise, la chaîne a répété 3x que les images étaient « très choquantes » dans l’édition du 12 Minutes à 22h30. Trop tard. Doit-t-on tout montrer pour rendre compte de la réalité de terrain ? Dans ce cas, c’est clairement malsain, abusif et non-nécessaire. On se posera également la question du respect des victimes d’actes barbares et terroristes.

Autre erreur, l’objectivité. La conclusion était tout aussi ahurissante et grotesque : ces groupes terroristes ayant massacré des civils et des soldats de l’armée syrienne nationale… auraient été volontairement, intentionnellement « libérés » de prison par Bachar al-Assad. Motif ? Garder le pouvoir. Des propos complètement grotesques et invérifiables, alors que ces terroristes sont l’ennemi n°1 de l’armée nationale syrienne, ce serait schizophrénique après 3 ans de guerre. Il y a donc un double problème qui se pose ici : de déontologie (images choquantes inutiles) et de véracité, de manière intentionnelle en interviewant un chercheur orienté, seul à clamer une thèse sortie de nulle part.

On appréciera également la transition assez maladroite (sans doute irréfléchie), des massacres au slogan du Vlaams Belang (extrême-droite flamande) : « Illégal ?  Va en prison ou rentre chez toi ! ». Ce sujet enchaîne ensuite sur l’anniversaire des 50 ans d’accords sur l’immigration marocaine et turque en Belgique. A boire et à manger pour les esprits simplistes.

Mais le plus inquiétant reste les auteurs de ces actes insoutenables, de jeunes Belges partis dans un pays étranger pour y semer un terrorisme de masse au nom d’une idéologie totalitaire d’un autre temps. On n’ose imaginer un retour au pays pour ces cas désespérés. Seul point « positif », peut-être pas réjouissant mais de facto nécessaire, c’est bien sur l’armée nationale syrienne qu’il faudra compter pour liquider physiquement ces terroristes made in Belgium.